mercredi 27 avril 2016

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La violence conjugale serait un processus calculé pour résoudre les conflits

La violence conjugale serait un processus calculé pour résoudre les conflits

La violence dans un couple est souvent le fruit d’un processus décisionnel calculé et non pas d’une démarche impulsive. Le partenaire qui infligera des actes violents le fera tant que le prix à payer ne sera pas trop élevé…

Il s’agit là de la conclusion d’une étude du Dr Perkis, de l’Université d’Haifa. Le partenaire violent se justifiera souvent en plaidant la “perte de contrôle”. Curieusement, cette même personne n’aura pas ce type d’excès avec son chef ou ses amis.

Selon cette nouvelle étude, le partenaire violent est habituellement quelqu’un respectueux des lois, vivant une vie normale … à l’extérieur de chez lui !

Le Dr Perkis précise toutefois que la plupart du temps, en dépit de cette violence, les couples continuent de vivre ensemble, maintenant la cellule familiale. Pour cette raison, il convient d’essayer de comprendre les mécanismes sous-jacents pour pouvoir traiter ces personnes.

Dans un premier temps, le Dr Perkis a classé les individus en fonction de leur degré de violence :

  • agression verbale
  • menace d’agression physique
  • agression physique modérée
  • agression physique sévère

Ces 4 niveaux ne sont pas des compartiments cloisonnés mais les échelons d’une échelle qu’un individu est susceptible de gravir.

Les violences conduisant au meurtre ne sont pas inclus dans cette étude. Il s’agit là de processus encore très différents.

Les chercheurs ont conclu que chacun de ces comportements violents est calculé de telle sorte à réduire le conflit avec l’autre partenaire. Ils vont jusqu’à dénoncer un accord tacite fixant une limite jusqu’où la violence pourra monter avant d’atteindre un point de rupture qui mènerait à une action dangereuse.

Ces hommes vont par exemple “raisonner” en se disant que pour une simple claque ils ne risquent pas grand chose mais que le prix à payer pour un geste plus grave pourrait être dissuasif. Un prix trop élevé se manifesterait par exemple par le départ du partenaire ou le dépôt d’une plainte. En conclusion, le comportement violent ne serait pas du à un manque de self-contrôle mais au contraire à un acte “relativement” réfléchi, accepté par les deux protagonistes, même si la définition de la ligne à ne pas franchir est un point qui n’a jamais été discuté de vive voix.

Le Dr Perkis a rappelé que la violence conjugale est un acte aussi immoral qu’illégal. Cet acte permettant néanmoins de maintenir une certaine cohésion dans le couple, il convient d’éduquer les deux partenaires à trouver d’autres moyens de faire baisser la tension.

Dans les thérapies de couple, si les partenaires expriment le besoin de rester ensemble, il faudra identifier les comportements anormaux et les tactiques perverses utilisées pour régler les conflits et assister le couple dans son travail de conversion des schémas destructifs vers un schéma constructif pour rendre leur vie meilleure.

Source

Violence between couples is usually calculated
Eila Perkis et al.
University of Haifa, 18/10/2009

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