Vendredi 7 Mai 2010

Qui marchera vivra!

25 novembre 2009
Par Thierry MONOD

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Ceux qui marchent vite ont plus de chance de rester en vie plus longtemps que ceux qui marchent lentement. C’est ce que démontre une étude Française menée dans trois villes (The 3C study), Bordeaux, Dijon et Montpellier, chez 3208 personnes âgées de moins de 85 ans suivies pendant 5 ans.

La vitesse de marche est déterminée par des paramètres physiques tels que le sexe, le poids, la taille, la forme physique, l’âge, et par la présence où l’absence de pathologies associées. On sait que surtout après 50 ans, faire de l’exercice quotidiennement est bénéfique en termes de survie et de réduction des maladies du cœur et des artères. Des maladies respiratoires (par exemple liées au tabac), cardiaques, neurologiques, osseuses (fractures du col du fémur par exemple), neurologiques et psychiatriques peuvent ralentir la vitesse de marche.

Les médecins ont tout d’abord évalué médicalement l’ensemble des volontaires afin d’isoler les différents facteurs importants pour l’étude (sexe, poids, âge, pression artérielle..) puis ont mesuré leur capacité à la marche par leur vitesse de marche normale et de marche rapide. La mesure de la vitesse de marche était réalisée sur le parcours de marche, entre deux cellules photovoltaïques séparées de 6 mètres et reliées à un chronomètre. En fonction de leur vitesse de marche, les participants étaient classés en 3 groupes, globalement, les 1000 plus rapides, les 1000 moyennement rapides et les 1000 les moins rapides.

Les 3208 patients constituaient un panel assez représentatif: âge moyen 73 ans, 65% étaient de femmes, 12% avaient une dépression, 78% étaient hypertendus, 8% étaient diabétiques, 57% avaient un hypercholestérolémie, 36% étaient ancien ou actuel fumeur, 78% buvaient de l’alcool. Au long des 5 années, ils étaient régulièrement revus par les médecins.

Au cours des 5 années, 209 participants sont décédés : 99 d’un cancer, 59 de maladies cardiovasculaires, 51 d’autres causes. Environ la moitié des participants décédés faisaient partie du groupe des moins rapides à la marche. Dans ce groupe, ont retrouvait souvent les plus âgés, les plus petits, les plus gros, les moins éduqués, les plus déprimés et ils faisaient moins d’activité physique.

La mortalité totale des marcheurs les moins rapides est augmentée de 44% par rapport à celle des marcheurs les plus rapides. La différence essentielle entre le groupe le moins rapide et les deux autres se joue non pas sur le nombre de cancers mais sur la mortalité cardiovasculaire. Elle est accrue de 17% à 24% chez les moins rapides.

A retenir: Entretenir sa forme physique est donc essentielle à une survie prolongée. L’objectif n’est pas forcément de pratiquer un sport particulier. La marche d’un minimum de 30 minutes à 1 heure par jour est déjà bénéfique.

Taux de

mortalité en %

Les plus rapides

Les moins rapides

Mortalité

cardiovasculaire

1,9%

6,9%

Cancers

5,4%

7,3%

Autres causes

2,2%

4,9%

Mortalité totale

9,5%

19,5%

Source

Slow walking speed and cardiovascular death in well functioning older adults: prospective cohort study
Julien Dumurgier, Alexis Elbaz, Pierre Ducimetière, Béatrice Tavernier, Annick Alpérovitch, Christophe Tzourio
BMJ 2009;339:b4460

Crédit Photo Creative Commons by mcohen.cromiste

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