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H1N1 : le programme de vaccination était un « traitement placebo à grande échelle »

08 juin 2010
Par Thierry MONOD

Le programme de vaccination contre le H1N1 était un « traitement placebo à grande échelle » a déclaré l’auteur du rapport parlementaire, le britannique Paul Flynn, ajoutant encore « Cette pandémie n’a jamais vraiment existé ». L’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) dénonce dans ce rapport, non seulement l’attitude de l’OMS mais aussi celles des autorités de santé compétentes tant au niveau de l’Union Européenne qu’au niveau national. Ces attitudes ont entraîné des « gaspillage de fonds publics importants et l’existence de peurs injustifiées relatives aux risques de santé encourus par la population européenne ». Le rapporteur Flynn souligne que « le nombre d’infections et de décès ont été régulièrement exagérés, alimentant une incertitude et des craintes de plus en plus vives chez les Européens ».

L’Assemblée Parlementaire stigmatise encore « ’un grave manque de transparence dans les prises de décisions liées à la pandémie » craignant « que ce manque de transparence et de responsabilité ne fasse chuter la confiance des citoyens dans les avis des grands organismes de santé publique », ce qui serait désastreux « en cas de nouvelle maladie de nature pandémique beaucoup plus grave que la grippe H1N1″.

l’Assemblée Parlementaire déplore sérieusement les réticences à partager certaines informations essentielles et en particulier à publier les noms et déclarations d’intention des membres du Comité d’urgence de l’OMS et des organes consultatifs européens directement responsables des recommandations relatives à la gestion de la pandémie.

Par ailleurs, la vitesse d’enregistrement des vaccins alors même qu’ils n’avaient « pas tous été testés cliniquement sur des personnes vulnérables telles que les enfants » pose question. En particulier, il semblerait qu’au moins un vaccin sans adjuvant  »ait fait l’objet d’un traitement différent et ait obtenu une autorisation dans certains pays, comme la France, sans passer par toutes les procédures strictes prévues au niveau européen« . Alors même que « Certains experts critiques se sont également interrogés sur la nécessité de mettre au point des vaccins spécifiques pour la grippe H1N1″ alors que « le virus aurait pu être traité par des vaccins antigrippaux en stock, au lieu d’avoir à fabriquer un produit spécial dans un laps de temps très court et de devoir accélérer les procédures d’autorisation ».

De plus si  » du point de vue de l’économie de marché, les intérêts commerciaux ne peuvent faire l’objet de critiques », le rapporteur s’interroge sur la justification « de vendre aux gouvernements nationaux des vaccins H1N1 à des prix 2 à 3 fois plus élevés que ceux pratiqués pour le vaccin de la grippe saisonnière en utilisant essentiellement des adjuvants brevetés et en réalisant par là-même des bénéfices exagérément élevés sur le dos d’une crise déclarée de santé publique ? ».

Ayant analysé les réactions des gouvernements dans plusieurs pays Européens dont la France, le rapport retrouve qu’elle figure parmi les plus extrêmes : « Les chiffres dont on dispose pour la France montrent très bien jusqu’à quel point la pandémie H1N1 a pu être surévaluée, et quelles ont été les conséquences pour les budgets de santé publique : la grippe a causé la mort de 312 personnes (chiffres d’avril 2010) et 1 334 cas sévères d’infection ont été enregistrés depuis le début de la pandémie. La France se retrouve avec un stock inutile de vaccins et une facture de santé publique pour les vaccins qui s’élève à 365 millions d’euros et avec un stock de 25 millions de doses de vaccins dont la durée de conservation expire fin 2010. »

Ainsi, la grippe H1N1 a bien été dramatique mais pas comme initialement supposée : » Le rapporteur considère que les effets de la pandémie, comme l’atteste le présent rapport, ont été dramatiques : la distorsion des priorités des services de santé publique à travers l’Europe, le gaspillage de sommes colossales d’argent public, l’installation d’un sentiment de crainte injustifié parmi les Européens, l’exposition à des risques sanitaires engendrée par des vaccins et des médicaments qui n’ont peut-être pas subi suffisamment de tests avant d’être autorisés par le biais de procédures accélérées, en sont autant d’exemples. D’après le rapporteur, ces résultats doivent faire l’objet d’un examen critique par les autorités de santé publique à tous les niveaux, afin que leurs décisions inspirent à nouveau la confiance du public. Les autorités de santé publique doivent mieux se préparer pour la prochaine maladie infectieuse à caractère pandémique, qui pourrait être plus grave ».

Source

Assemblée Parlementaire: La gestion de la pandémie H1N1 : nécessité de plus de transparence
Conseil de l’Europe, Rapport Commission des questions sociales, de la santé et de la famille
Rapporteur: M. Paul FLYNN, Royaume-Uni, SOC

Crédit Photo Creative Commons by Rory Nuyens

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