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Les infections transmises par l’acupuncture restent sous-estimées

29 juin 2010
Par Thierry MONOD

L’acupuncture est une des médecines alternatives parmi les plus pratiquées en occident. L’objectif de l’acupuncture est de favoriser le flux harmonieux du Qi en implantant de fines aiguilles de métal sur un certain nombre de méridiens. La complication la plus sérieuse est la transmission de microorganismes pathogènes d’un patient à l’autre ou de l’environnement à un patient.

Dans les années 70 et 80, la plupart des infections étaient sporadiques, impliquant une bactérie. Environ 50 cas ont été répertoriés et décrits. La plupart du temps, il s’agissait d’infections liées à des bactéries présentes sur la peau du patient ou dans l’environnement proche, causées par un manque de désinfection de la peau du patient. Environ 70% des patients ont eu une infection à type d’abcès ou d’arthrite infectieuse. Une minorité a eu des conséquences plus sévères à type d’endocardite, d’abcès rétropéritonéal…

La bactérie infectante était le plus souvent un staphylocoque aureus. Si 90% des patients ont récupéré entre 5% et 10% sont morts de l’infection et au moins 10% ont eu des complications sérieuses à type de destruction articulaire, de paraplégie, de fascéite nécrosante…

Infections bactérienne mises à part, on dénombre également 80 cas de transmission de l’hépatite B depuis les années 1970. Dans la plupart des cas, les patients ont été contaminés par une stérilisation incomplète ou insuffisante des aiguilles après qu’un patient porteur de l’hépatite B ait été piqué.

Un nouveau syndrome clinique a émergé au début du XXIème siècle, principalement lié à une mycobactérie à croissance rapide. Cette mycobactérie est transmise de l’environnement au patient par du matériel contaminé tel que la laine de coton, les serviettes, les couvertures chauffantes, les bouilloires…Toutes les infections causées par cette mycobactérie se développent au lieu de la piqûre de l’aiguille, avec apparition d’une papule, d’un nodule, d’une pustule puis finalement d’un abcès pouvant encore donner une lésion ulcérante. Son développement est très lent, expliquant pourquoi les patients attendent souvent trop longtemps avant de consulter. La bactérie a réalisé deux sorties remarquées en 2006 infectant au total 70 patients. Les cas rapportés pourraient n’être que le sommet émergé de l’iceberg. Le premier rapport d’une contamination par un staphylocoque aureus résistant à la méticilline (insensibles aux antibiotiques classiques), suite à une séance d’acupuncture, a été publiée en 2009.

Pour prévenir les infections transmises par l’acupuncture, qui restent rares, des mesures systématiques contrôlant le risque doivent être mises en place, telles que les aiguilles jetables, la désinfection de la peau, et l’utilisation de techniques d’asepsies.

Source

Acupuncture transmitted infection are underdiagnosed, so clinitians should have a high index of suspicion
Patrice Cy Woo, Ada WC Lin, Susanna KP Lau, Kwok-Yung Yuen
BMJ 2010;340:c1268

Crédit Photo Creative Commons by NYCTCM

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