lundi 30 janvier 2017

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Le merchandising “pink” explose autour de la lutte contre le cancer du sein

Tout à débuté avec un ruban rose, puis avec tout ce qui est rose, et depuis la machine s’emballe, le symbole de la lutte contre le cancer du sein a ouvert la porte aux marchands du temple. Le merchandasing n’a plus de limites. Au delà du classique ruban rose, parfois imprimé sur une casquette ou un teeshirt, on le retrouve  maintenant sur des bougies évocatrices “Quand Dieu et le cancer se rejoignent”,  des croix chrétiennes, des mugs à café, des bracelets, des décorations pour téléphones portables, des ballons gonflables d’anniversaire, des bougies d’anniversaires, des bonbons à la menthe, des clubs de golf, des balles de golf, des baskets nike, un calendrier des miss belgiques nues, des emballages de poulets, des boites à d’oeufs, des gants de foot, des musiques “inspirantes”…Après avoir grandi aux Etats-Unis, la vague pink à déferlé sur l’Europe, et revient tous les mois d’octobre avec cette idéal de lutte et de prévention contre le cancer du sein.
L’objectif de nombreuses manifestations alors organisées, dont les plus connues sont les courses à pied organisées dans de nombreuses villes à travers les Etats-Unis et l’Europe, est d’alerter sur les risques du cancer du sein mais aussi de récolter des fonds, à travers des dons simples, des achats de produits dérivés ou de partenariats avec des marques voulant arborer le fameux ruban rose. Quel est le bénéfice réel pour la lutte contre le cancer du sein? Le Journal Américain USA Today s’interroge d’ailleurs sur le “pinkwashing” qui décrit le fait de profiter de la vague rose pour vendre des produits dérivés ayant peu ou rien à voir avec la lutte contre le cancer du sein.

Quel est le montant réel des sommes récoltées à travers le monde? Où est redirigé cet argent? Khaled Aboulnasr,  professeur en marketing à l’université de Floride explique que “Nombreux sont ceux qui tirent avantage de l’intérêt des consommateurs pour la lutte contre le cancer du sein, alors qu’en réalité, ils ne la supportent que vaguement et sont peu clairs sur la somme d’argent qui reviendra réellement aux associations de lutte conter le cancer du sein”.

La Fondation Susan G. Komen est la première à avoir introduit le ruban rose. Elle a remit des visières roses à des personnes ayant survécu à un cancer du sein qui participaient à la course Race for the Cure en 1990. En 1991, chaque participant d’une course organisée à New York a reçut un ruban rose. Le ruban rose de La Fondation Susan G. Komen est plus stylisé et comporte un point figurant une tête, le ruban composant corps et jambes. Ce logo est bien sûr protégé et à permis à la fondation de signer 200 partenariats avec des sociétés commerciales et de récolter 1,5 milliards de dollars depuis 1982. L’association est dit-elle très vigilante sur les société qui arborent leur logo. Elles  doivent être très transparentes sur les sommes versées à la lutte contre le cancer du sein explique la présidente de l’association.

Cependant, l’idée du ruban vendu au profit de la lutte contre le cancer du sein revient à Charlotte Hayley, une femme qui vendait des rubans couleur pêche accompagnés d’une carte expliquant que seulement 5% du budget annuel de la recherche contre le cancer du sein allait à la prévention. Estée Lauder reprit cette idée pour lancer le Ruban Rose et les produits cosmétiques qui vont avec. Le Ruban Rose est donc bien à la base une véritable invention marketing mais destinée à l’information et à la prévention du cancer du sein. D’ailleurs  la société Estée Lauder explique que le montant récoltés avec les ventes de produits Ruban Roses est intégralement versé aux association de lutte contre le cancer. Depuis 1993, Estée Lauder a remis de 8 millions de dollars à la fondation de recherche contre le cancer du sein (The Breast Cancer Research Foundation). De la même manière, l’association Ruban Rose Canadienne affiche clairement sur son site les projets de recherche subventionnés

En France, “The Pink Rubbon” s’est transformé en “Ruban Rose” (Le site http://www.rubanrose.fr/ renvoie au site http://www.pinkribbon.org/). Le site internet de l’association “Le cancer du sein parlons-en!” est tout rose, les marques partenaires clairement affichées,  Marie Claire, Clinique et bien-sûr Estée Lauder. L’association remet des prix “Ruban Rose” d’une valeur de 50 000 ou  25 000 euros à des chercheurs.

L’ensemble de ces sommes déclarées comme dons à des chercheurs où à des fondations apparaissent néanmoins bien faibles face à l’ampleur des moyens marketing et des mobilisations humaines mondialement déployés dans les pays les plus riches de la planète. Voici un intéressant sujet d’investigation, “L’argent du ruban Rose”…

Et justement, dans un livre publié en 2006, Pink Ribbons, Inc,  Samantha King décrit comment une maladie grave a été mis au service d’une industrie et s’interroge sur  l’efficacité et la légitimité des efforts financés par des entreprises privées pour prévenir et lutter contre l’épidémie de cancer du sein. Les entreprises utilisent le ruban rose comme un outil de marketing, qui a d’ailleurs été pensé et créé dans cet objectif.  Les industriels savent que les femme aiment l’idée qu’elles font quelque chose d’utile. Mais courir pour soutenir le Ruban Rose ou acheter des produits dérivés “contre” le cancer du sein, est-ce vraiment utile? Est-ce que ces efforts existant depuis 20 ans ont véritablement servi à quelque chose, puisque les consommateurs ne savent pas quel pourcentage de l’argent dépensé va aux fondations, à la recherche et finalement si un peu de ces fonds a servi a mieux comprendre les mécanismes du cancer, les intérêts de la prévention, l’efficacité réelle des dépistages systématiques ou encore à expliquer pourquoi de plus en plus de femmes ont eu et auront un cancer du sein au cours de leur vie. En devenant trop commercial, Ruban Rose (Pink Ribbon) perd sa substance, expliquait Samantha King.

Source

Site internet : The Pink Ribbon Shop

Fondation Susan G. Komen

Some ‘pink’ products do little for cancer research

Le cancer du sein parlons-en

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