Samedi 4 juin 2011
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Quand la presse nous informe sur les risques de boire du soda light…

Faut-il croire tout ce que l’on peut lire dans nos journaux, en particulier dès qu’il s’agit de santé?…Abuser de soda light nuirait gravement à la santé, Les sodas light pourraient nuire à la bonne santé cardiovasculaire, Sodas light : Un risque considérablement accru d’AVC, Les buveurs réguliers de sodas light en danger, sont quelques titres d’articles qui ont fleuri le 9 février 2011 sur les sites internet des journaux et hebdomadaires nationaux. Rares sont les titres qui tentent un point d’interrogation, Les sodas light sont-ils mauvais pour la santé ?, Sodas light : dangereux pour la santé ?

Brièvement, voici ce que vous avez pu lire dans la presse française :  ”Selon une étude inscrite dans le projet Northern Manhattan Study (NOMAS) menée par des chercheurs américains, auprès de 2564 personnes à New York , le soda light serait un facteur risque des accidents vasculaires. Une personne consommant du soda light quotidiennement augmenterait de 61% le risque d’accident vasculaire“.

Cette étude n’a pas encore été publiée. Elle a fait l’objet d’une présentation orale lors du congrès de l’American Stroke Association à Los Angeles. L’AFP en a rapporté l’essentiel dans un article factuel. Cet article a été repris a priori sans que les tenant et aboutissant de l’étude ne soit investiguées. Les auteurs ont utilisés pour leur analyse les patients d’une précédente étude, l’étude NOMAS, lancée en 1993 dans le but d’examiner l’incidence des accidents vasculaires cérébraux et leurs facteurs de risques. 3 298 participants âgés en moyenne de 69 ans, dont 63% de femmes, avaient été recrutés. Les patients avaient rempli un questionnaire concernant leurs habitudes alimentaires lors de leur recrutement dans l’étude, soit en 1993. Puis au bout de 9,3 années, les chercheurs ont évalué combien avaient eu des accidents vasculaires.

Une partie des participants (2 657), ayant dit boire du soda, ont été classés en 7 groupes en rapport avec leur consommation : absence de consommation de soda, consommation modérée (entre 1 par mois et 6 par semaine), consommation quotidienne (au moins 1 soda par jour), consommation modérée de soda light (entre 1 par mois et 6 par semaine), consommation modéré des deux types de sodas light et sucré, et consommation quotidienne des deux types de sodas.

En comparant les groupes, les scientifiques retrouvent que ceux du groupe consommant au moins un soda light quotidiennement avait 61% de risque supplémentaire d’avoir un accident vasculaire que ceux n’en consommant aucun. 559 accidents vasculaires ont été comptabilisés au total. C’est ce résultat qui a été montré par la presse.

Une seconde analyse faite cette fois chez 2 657 participants, retrouvait un risque accru d’accident vasculaires cérébraux ischémiques chez ceux qui consommaient 4 grammes de sel par jour en comparaison à ceux n’en consommant que 1,5 gramme, un résultat qui lui n’a pas intéressé notre presse et est le plus souvent absent des articles.

Ces résultats doivent-ils faire frémir d’angoisse tous ceux qui ont osé consommer des sodas lights? “Des résultats qui devraient faire froid dans le dos de ceux qui cherchent à limiter leur consommation de sucres en buvant des sodas light dans l’espoir de préserver leur santé. Même s’il faudra encore d’autres études pour les conforter” écrit le journal Le Point.

A l’énoncé de cette étude on peut légitimement se poser quelques questions. Les participants ont répondu à un questionnaire une seule fois au début de l’étude. Ont-il poursuivi les mêmes habitudes durant les 10 années de l’étude? Ont-ils répondu à ce questionnaire au cours de l’été? Si oui, ont-il continué à consommer des sodas pendant l’hiver? Combien réellement de participants appartenaient à chaque groupe? Que signifie le pourcentage d’augmentation en risque absolu?

En fait, 35% des participants ne buvaient pas de sodas du tout et 24% des sodas light. Seulement 116 patients buvaient quotidiennement des sodas lights. Mais à la fin de l’étude, les scientifiques ont comptabilisés 559 accidents vasculaires, incluant 221 accidents vasculaires cérébraux, 149 infarctus du cœur et 338 décès. De nombreux facteurs pouvant influencer le risque d’accidents vasculaires n’ont par ailleurs pas été pris en compte, comme les antécédents familiaux ou les ethnies des participants, qui font varier le risque d’accidents vasculaires cérébraux.

Cette étude non publiée n’apporte donc pas de preuves scientifiques suffisantes pour incriminer les sodas lights dans la survenue des accidents vasculaires cérébraux. Cependant, préférer boire de l’eau restera toujours un geste plus naturel.

Source

Diet soda may raise odds of vascular events; salt linked to stroke risk
American Stroke Association Meeting Report: Abstracts P55 and 25

Diet Soda May Lead to Stroke Risk? Really?

Crédit Photo Creative Commons by thraxil

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