Dimanche 14 avril 2013
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Le cannabis peut rendre psychotique

Chez l’adolescent sans antécédent particulier et sans antécédent psychiatrique, fumer du cannabis augmente le risque de survenue de symptômes psychotiques, et une utilisation continue du cannabis augmente le risque de maladie psychotique, montre une étude publiée dans le British Medical Journal.

Le cannabis est la drogue illégale la plus utilisée au monde, en particulier chez l’adolescent. Si un lien a été retrouvé entre cannabis et psychose, il restait à déterminer si c’est l’utilisation du cannabis qui favorisait ces symptômes psychotique ou si l’apparition précoce de symptômes psychotiques favorisait la consommation de cannabis. Par exemple, des adolescents qui rapportaient avoir eu des hallucinations avant 14 ans avaient plus de risques de consommer du cannabis à 21 ans.

Une étude Européenne de grande envergure a donc été menée. Elle a inclus plus de 3 000 jeunes âgés de 14 à 24 ans, sans aucun antécédent de symptôme psychotique et la plupart n’ayant jamais fumé de cannabis. Environ 2210 participants volontaires ont fini l’étude. Les patients étaient vus 3 fois à des période dénommées T1,T2 et T3 par les auteurs. En moyenne, à T1, les participants avaient 18 ans, 22 ans à T2 et 26 ans à T3.

Lors du recrutement, à T1,  286 avaient déjà fumé du cannabis, 56 tous les jours, 69 toutes les semaines, 57 tous les mois. A T2, 392 rapportaient avoir fumé du cannabis. A ce moment, 436 adolescents rapportaient également avoir vécu un symptôme psychotique et 231 à la fin de l’étude (T3). Ainsi l’incidence de survenue d’un symptôme psychotique était de 31% chez les fumeurs de cannabis et de 20% chez les non fumeurs de cannabis. Fumer du cannabis multipliait le risque d’experience psychotique par 1,5. Poursuivre la consommation de cannabis (T2-T3) favorisait l’apparition d’une véritable maladie psychotiques.

Ainsi consommer du cannabis même en quantité faible, ou de manière itérative,  accroît le risque d’expérience psychotique, et cela chez la jeune fille comme chez le jeune homme, quel que soit le statut socio-économique, la vie urbaine ou rurale, la consommation d’autres drogues, les antécédents de problèmes traumatiques dans l’enfance.

Par ailleurs, cette utilisation du cannabis précède la survenue de symptômes psychotiques chez des jeunes gens n’ayant jamais présenté auparavant d’expérience psychotique

Une expérience psychotique est un phénomène commun et en général transitoire au sein de la population générale, qui néanmoins peut devenir anormalement persistent et évoluer vers un véritable trouble psychotique lorsqu’il est associé à une exposition à un risque environnemental. Cette étude confirme que le cannabis est bien un risque environnemental, augmentant le risque d’expériences psychotiques, et capable de péréniser ces expériences psychotique s’il continue à être consommé : Plus la consommation du cannabis est durable dans le temps, plus le risque de psychose est élevé.

Source

Continued cannabis use and risk of incidence and persistence of psychotic symptoms: 10 year follow-up cohort study
Rebecca Kuepper,  Jim van Os, Roselind Lieb, Hans-Ulrich Wittchen, Michael Hofler, Cecile Henquet
BMJ 2011;342:d738

Crédit Photo Creative Commons by martius

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