Mercredi 7 mai 2014
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Les facteurs environnementaux responsables de 55% des cas d’autisme ; attention aux antidépresseurs !

Deux études publiées dans le même numéro de la revue Archives of General psychiatry mettent en lumière le rôle de facteurs environnementaux, en particulier au cours de la vie intra-utérine, dans le développement de l’autisme.

L’autisme est un désordre complexe du développement modifiant la sociabilité, la communication et le développement cognitif des enfants. Une augmentation importante de l’autisme s’est faite jour depuis une trentaine d’année, le nombre de cas passant de 3 à 5 cas pour 10 000 enfants dans les années 1960 à plus de 40 cas pour 10 000 actuellement. On estime à 1% dorénavant le nombre d’humains dans le monde atteints par cette maladie autrefois assez rare.

La génétique joue un rôle indéniable mais n’explique pas tout. D’autres facteurs existent tel que l’âge des parents, les grossesses multiples le petit poids de naissance, l’exposition à certains médicament (le sujet de la seconde étude), et les infections survenues au cours de la grossesse.

Des scientifiques de l’université de Stanford ont étudié 192 jumeaux originaires de Californie, garçons et filles, vrais et faux jumeaux dans lesquelles au moins un des deux était atteint d’un autisme.

54 (45 garçons et 9 filles) étaient homozygotes (vrais jumeaux/jumelles dont le code génétique est identique) et 138 dizygotes (45 males, 13 filles et 80 de sexe discordant ; faux jumeaux : ils ne partagent que 50% de code génétique identique).

Les résultats montrent que 77% des vrais jumeaux et 50% des vraies jumelles étaient autistes lorsque l’un des deux jumeaux était également autiste (Probandwise concordance). Ce taux était inférieur chez les faux jumeaux : 31% chez les garçons et de 36% chez les filles .

Les analyses statistiques suggèrent que 37% des cas d’autisme peuvent être attribués à la génétique, alors que des études précédentes suggéraient un taux de 90% : le rôle de la génétique est plus fort chez les garçons, estimé entre 41% et 56% et moins fort chez les filles, estimé entre 13% et 16%. La génétique serait donc moins impliquée que ce que l’on pensait auparavant.

Par ailleurs, l’étude retrouve que 55% des cas d’autisme seraient liés à des facteurs environnementaux, avec cette fois une implication plus forte chez les filles : l’environnement est estimé responsable de 41% à 57% des cas chez les garçons et de 72% à 78% chez les filles.

Une seconde étude confirme l’implication environnementale en mettant en évidence un risque d’autisme plus élevé chez les enfants dont la mère a été traitée par antidépresseur (inhibiteur de la recapture de la sérotonine) dans l’année précédent la naissance et en particulier au cours du premier trimestre.

Les auteurs ont étudié 298 enfants autistes et leur mère qu’ils ont comparés à 1.507 enfants non autistes et leur mère.

6,7% des femmes (20) ayant des enfants autistes et 3,3% des femmes témoins (50) avaient été traitées par un antidépresseur au cours de l’année précédent la naissance, en majorité des inhibiteur de la recapture de la sérotonine (SSRI), seuls ou en association à d’autres antidépresseurs. Lorsque l’on compare le nombre de cas d’autisme chez les femmes ayant pris ces médicaments et chez celles n’en ayant pas pris, les auteurs constatent que le fait d’avoir reçu un antidépresseur multiplie par 2,2 le risque d’autisme chez l’enfant. Le risque était encore un peu augmenté si la prise d’antidépresseurs avait eu lieu au cours du premier trimestre de la grossesse. Les auteurs ont par ailleurs pu également confirmer que ce n’était pas la dépression en elle-même qui était responsable de cette augmentation de cas d’autisme. Dans la population étudiée, la prise d’antidépresseurs rendait compte de 2,1% des cas d’autisme si la mère en avait pris au cours de l’année et de 2,3% des cas si la mère en avait pris au cours du premier trimestre.

Si évidemment, ce risque doit être contrebalancé avec le risque pour la mère ou le fœtus de ne pas traiter les pathologies mentales, d’autres études confirmant ce fait devraient être menées.

Source

Genetic Heritability and shared environmental factors twins pairs with autism
Joachim Hallmayer, Sue Cleveland, Andrea Torres, Jennifer Phillips, Brianne Cohen, Tiffany Torigoe, Janet Miller, Angie Fedele, Jack Collins, Karen Smith, Linda Lotspeich, Lisa A. Croen, Sally Ozonoff, Clara Lajonchere, Judith K. Grether, Neil Risch
Arch Gen Psychiatry. Published online July 4, 201

Antidepressant Use During pregnancy and Childhood autism spectrum disorders
Lisa A. Croen, Judith K. Grether, Cathleen K. Yoshida, Roxana Odouli,  Victoria Hendrick
Arch Gen Psychiatry. Published online July 4, 201

Crédit Photo Creative Commons by Camp ASCCA

 

 

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