Un poids de naissance inférieur à 2 kg, accroit le risque d’autisme

Un faible poids de naissance et une prématurité (deux choses distinctes) sont des facteurs de risques de troubles du développement cognitif et moteur. Les troubles du neurodéveloppement sont d’autant plus importants que l’âge gestationnel est précoce et que le poids de naissance est faible.

Des études retrospectives avaient détecté un risque accru d’autisme chez les enfants ayant un faible poids de naissance. Mais cela devait être confirmé par une veritable étude prospective. Une étude prospective menée en Irlande et en Angleterre chez des enfants de 11 ans, nés avant 26 semaines avait retrouvé effectivement un autisme chez 8% d’entre eux. Si cela tendait à confirmer l’hypothèse, une naissance avant 26 semaines reste rare (0,25% des naissances aux Etats-Unis). Afin d’élargir le champs des recherches, des scientifiques Américains ont menée une recherche chez des enfants nès avec un faible poids de naissance, moins de 2 Kg (3% des naissances).

Des enfants ayant ce faible poids à la naissance, enrolés de 1984 à 1987 dans une étude sur le risque d’hémorragie cérébrale, ont participé à cette nouvelle étude. Ils étaient suivi à 2,6,9,16 et 21 ans. C’est lors de la visite à 16 ans puis à 21 ans qu’ont eu lieu le dépistage de l’autisme.

A 16 ans, 2 questionnaires différents étaient réalisés (Autism Screening Questionnaire, Autism Spectrum Screening Questionnaire). Un adolescent était considéré comme comme “positif” pour un score supérieur ou égal à 9 au premier test ou à 12 au second ou si un diagnostic d’autisme avait déjà été porté préalablement par un spécialiste. 623 adolescents sur 862 ont participé à ces tests. A la naissance, 52% pesaient entre 1500 et 2000 grammes, 35% entre 1000 et 1500 grammes. 3,7% d’entre eux étaient nés après la 36 ème semaine (la prématurité est définie par une naissance avant 37 semaines de gestation), 19,3% entre la 34-36 ème semaine, 22,3% entre la 32-33 ème semaine, 42,1% entre la 28-31 semaine, et 12,7 à moins de 28 semaines.

Des 623 adolescents évalués, 117 soit 18,8% étaient « positifs » pour 1 ou plusieurs des 3 critères. 506 étaient “négatifs”.

A 21 ans, d’autres tests étaient utilisés (Autism Diagnostic Interview-Revised, Autism Diagnostic Observation Schedule). Seulement 189 jeunes hommes et femmes ont pu être évalués à cet âge. Parmi les 117 détectés “positifs” à 16 ans, 70 ont a nouveau participé aux tests. Chez onze d’entre eux un diagnostic d’autisme a finalement été porté. Et parmi les 119 qui étaient “négatifs” à 16 ans, chez 3 d’entre eux, un diagnostic d’autisme à finalement été également porté à 21 ans. Parmi ces 14 personnes, 11 étaient des garcons et 3 des filles. Seulement 6 avaient déjà reçu un diagnostic d’autisme dans le passé. La majorité  avait un QI supérieur à 70. Six avaient une autre pathologie psychiatrique associée.

Donc finalement, des 623 adolescents qui étaient nés 16 ans plutôt avec un poids de naissance inférieur à 2000 grammes, 14,3% des “positifs” et “2,5%” des négatifs” ont finalement reçu un diagnostic d’autisme, ce qui, rapporté au nombre total de participants, estime à 5% la prevalence de l’autisme (31 sur 623) dans cette population à risque. La prévalence de l’autisme étant de 1% de la totalité des naissances à 8 ans (ce pourcentage peut varier en fonction des régions du monde), un faible poids de naissance multiplierait par 5 le risque d’autisme.  Les personnes diagnostiquées comme autistes dans cette étude avaient plutôt un QI élevé atteignant plus de 70 chez 63% d’entre eux, contre un QI moyen de 45% dans l’autisme. Par ailleurs leur language était également plutôt meilleur que la moyenne de personnes autistes (il est même absent chez 10 à 20%).

Cette étude a pour avantage d’avoir mené un diagnostic rigouruex des test d’autisme, mais a pour désavantage d’avoir perdu beaucoup de participants en cours de route. Par ailleurs, l’estimation du risque ne provient pas d’une comparaison avec un groupe d’enfants nés à la meme période mais avec un poids de naissance normal, ce qui aurait été optimal.

Cette étude indique q’une attention particulière doit être portée aux enfants naissant avec un faible poids de naisance et que des mesures visant à prévenir les naissances trop précoce doivent se multiplier. Récemment, une étude anglaise a montré un lien important entre pollution liée aux moteurs diesels et l’augmentation du risque de prématurité.

Source

Prevalence of Autism Spectrum Disorder in Adolescents Born Weighing <2000 Grams
Jennifer A. Pinto-Martin, Susan E. Levy, Judith F. Feldman, John M. Lorenz, Nigel Paneth, Agnes H. Whitaker
Pediatrics Published online October 17, 2011

Crédit Photo Creative Commons by kqedquest 

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