Vendredi 14 septembre 2012
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Cancer de la prostate au stade précoce : La chirurgie de la prostate n’est pas nécessaire

 

17% des hommes auront un jour un diagnostic de cancer de la prostate, mais seulement 3% des hommes mourront de ce cancer. L’importante question qui se pose alors est faut-il intervenir ou non, par exemple par une chirurgie d’exérèse de la prostate avec les conséquences liées à ce type d’interventions, ou surveiller seulement sans intervenir, au moins au début ? À ce jour les résultats d’études restent controversés. Une nouvelle étude publiée dans le NEJM apporte une réponse.

Les scientifiques ont recruté des hommes ayant un cancer de la prostate localisé (sans extension, sans métastase) avec un dosage de PSA, le marqueur prostatique, supérieur à 50, et une espérance de vie de plus de 10 ans. Ces patients bénéficiaient soit d’une prostatectomie radicale par chirurgie (364), où à une surveillance clinique sans chirurgie avec potentiellement une chimiothérapie en cas de progression métastatiques (367). Ils étaient en moyenne âgés de 67 ans, avaient un taux de PSA moyen de 10,1 ng/ml, 50% avaient une tumeur non palpable.

Lors de la chirurgie, il a été constaté une tumeur confinée à la prostate chez 53,4% des patients, une invasion/pénétration de la capsule (la couche cellulaire externe) chez 16%, et une extension en dehors de la prostate chez 22,8%.

A la fin de l’étude qui dura 12 ans, 48,8% des patients étaient décédés mais il n’y a avait pas de différence de mortalité entre les groupes : 171 (47%) du groupe chirurgie et 183 (49,9%) du groupe sans intervention chirurgicale étant décédés. Dans le groupe chirurgie, la durée de vie moyenne, entre le moment du diagnostic et le décès avait été de 13 ans contre 12,4 années dans le groupe sans intervention. Selon ces résultats, les auteurs démontrent que la prostatectomie radicale rapidement réalisée après un diagnostic de cancer ne réduit pas la mortalité en comparaison à une absence de chirurgie au cours des 12 premières années de suivi.

Mais seulement 7% des patients de l’étude sont décédés du fait de leur cancer prostatique, 21 hommes dans le groupe chirurgie (5,8%) et 31 (8,4%) dans le groupe sans intervention : la différence de 3% de mortalité entre les deux voies de traitement n’est pas significative.

17 hommes du groupe chirurgie et 39 du groupe sans intervention ont eu des métastases osseuses.

En analysant différents groupes de patients, les scientifiques retrouvent cependant un effet de la chirurgie qui abaisse la mortalité de 13% chez les patients qui ont un dosage de PSA> 10 ng/ml (15 en moyenne). Ceux ayant un PSA >10 et un score pronostic (Gleason) >7 bénéficiaient également d’une réduction de la mortalité de 30.

Ces résultats suggèrent que les patients ayant un cancer localisé de la prostate avec un dosage de PSA bas, soient seulement surveillés et ne soient plus opérés. Aujourd’hui deux-tiers des hommes qui ont un cancer de la prostate ont un cancer localisé avec un PSA faible, pourtant 90% subissent soit une chirurgie, soit une radiothérapie. Cette étude démontre que pour ce type de patients, une surveillance, avec si nécessaire une chimiothérapie lorsque des métastases osseuses apparaissent, est bon traitement à proposer. Pour les auteurs, les pratiques médicales doivent dorénavant évoluer.

Source

Radical Prostatectomy versus Observation for Localized Prostate Cancer
Timothy J. Wilt, M.D., M.P.H., Michael K. Brawer, M.D., Karen M. Jones, M.S., Michael J. Barry, M.D., William J. Aronson, M.D., Steven Fox, M.D., M.P.H., Jeffrey R. Gingrich, M.D., John T. Wei, M.D., Patricia Gilhooly, M.D., B. Mayer Grob, M.D., Imad Nsouli, M.D., Padmini Iyer, M.D., Ruben Cartagena, M.D., Glenn Snider, M.D., Claus Roehrborn, M.D., Ph.D., Roohollah Sharifi, M.D., William Blank, M.D., Parikshit Pandya, M.D., Gerald L. Andriole, M.D., Daniel Culkin, M.D., and Thomas Wheeler, M.D.,for the Prostate Cancer Intervention versus Observation Trial (PIVOT) Study Group
N Engl J Med 2012;367:203-13.

Crédit Photo Creative Commons by  Ars Electronica (le robot chirurgical Da Vincio est capable de réaliser l’excèrèse de la prostate)

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Le retour de nos lecteurs

3 réponses à “Cancer de la prostate au stade précoce : La chirurgie de la prostate n’est pas nécessaire”

  1. GMV dit :

    “Les pratiques médicales doivent tebhhe” … Un petit problème sur la conclusion non? ^^

  2. David dit :

    5,8% dans un cas, 8,4% dans l’autre de mortalité due au cancer ça ne fait pas 3% mais 3 points de différence soit au final une différence de 44,8%. Ça me semble quand même significatif !

  3. La Rédaction dit :

    Bonjour
    Voici ce qu’écrivent les auteurs :”Among men assigned to radical prostatectomy, 21 (5.8%) died from prostate cancer or treatment, as compared with 31 men (8.4%) assigned to observation (hazard ratio, 0.63; 95% CI, 0.36 to 1.09; P=0.09″. La différence n’est pas significative
    merci de votre commentaire

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