Des mesures de protections individuelles doivent être prises lors de l’utilisation d’imprimantes 3D du fait de la toxicité des émissions de particules ultrafines, montre pour la première fois une étude franco-américaine.
Les imprimantes 3D gagnent en intérêt et en popularité auprès du grand public. Cette technologie est désormais accessible à tous pour un prix raisonnable. L’idée principale est de reproduire grâce à un programme informatique « décrivant » un objet, cet objet directement à domicile et à volonté. Cette idée « d’imprimer » des objets en 3D à ouvert le champs à une possible révolution industrielle, économique, certains travaillant à “l’impression de pizzas”, mais aussi biologique, certains scientifiques souhaitant à partir de cellules souches « imprimer » des organes en 3D. Le champ des possibles est immense. Pour l’heure, la plupart des imprimantes individuelles 3D ne permettent de créer que des objets en plastique. L’encre de nos imprimantes est ainsi remplacée par des cartouches de polymères qui chauffés, servent à modeler l’objet désiré par dépôt de couches successives, petit vase, statuette, guitare, chaussures ou même arme à feu.
Plusieurs types de thermoplastiques sont disponibles ; l’acrylonitrile butadiène styrène (ABS) et l’acide polylactique (PLA) sont les plus répandus. Le premier nécessite une température de 220° pour « imprimer », le second seulement 180°. Entre 170 et 240° ces processus émettent dans l’air, des gaz, monoxyde de carbone et cyanure d’hydrogène, et des particules ultrafines. L’exposition en est toxique chez l’animal. Il a été montré en particulier que ces particules ultrafines sont capables de se déposer dans les alvéoles pulmonaires comme dans d’autres organes et s’associent à divers problèmes de santé, augmentant la mortalité cardiaque et pulmonaire, le risque d’accident vasculaire cérébral et l’asthme.
Pourtant, alors que de plus en plus de particuliers s’équipent d’imprimantes 3D, aucune information quant à la possibilité d’émanations toxiques n’est fournie aux consommateurs. Une équipe franco-américaine a donc comparé les émanations de plusieurs polymères lors de l’impression 3D d’une grenouille.
Pendant l’impression 3D de cette très petite grenouille verte (photo), plus de 2.1011 particules ultrafines sont émises chaque minute, particules dont les tailles variaient entre 11,5 nm et 116 nm. L’acrylonitrile butadiène styrène (ABS) émet 1.9 1011 particules ultrafine par minute, contre 2.1010 pour l’acide polylactique (PLA) : leurs tailles et donc leurs compostions sont également différentes. Ainsi, imprimer cette petite grenouille avec du PLA émet autant de particules ultrafines qu’une cuisson utilisant une poêle électrique, et l’ABS autant que la grillade d’un aliment sur un réchaud électrique ou à gaz à sa plus faible puissance. L’importances de ces émissions toxiques dépendront évidemment de la taille de l’objet imprimé.
La diffusion des imprimantes en 3D va nécessiter la mise en place d’avertissements aux consommateurs afin de réduire l’exposition aux émissions toxiques constatées avec les polylmères utilisées : actuellement il serait donc conseillé de ne pas rester dans une pièce ou une imprimante 3D est en fonctionnement, et d’aérer la pièce avant, pendant, et après chaque impression, dans le but de limiter une exposition reconnue dangereuse.
Sites d’impression 3D à visiter :
http://www.thingiverse.com
http://www.sculpteo.com/fr/
Source
Ultrafine particle emissions from desktop 3D printers
Brent Stephens, Parham Azimi, Zeineb El Orch, Tiffanie Ramos
Atmospheric Environment 79 (2013) 334e339
Crédit Photo Creative Commons LA Robotics Club
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