mardi 14 avril 2015

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Pour un IRM en France, c’est 38 jours d’attente, du jamais vu !

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Nouveau stigmate de la fausse « meilleure médecine du Monde », le délai d’attente pour avoir accès à un examen d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) en France atteint un nouveau record en 2014, avec 38 jours d’attente en moyenne, et donc des délais réels en fonction des régions de France qui peuvent atteindre 2 à 3 mois.

C’est ce type d’étude qui permet de dénoncer clairement les mensonges des responsables publiques continuant à clamer, malgré les détériorations manifestes et multiples de notre système de soin, que les français sont toujours parmi les mieux soignés du Monde. Nous consacrons 11,5 % de notre PIB pour notre santé mais une partie majoritaire de ces fonds partent en fait en dépenses de la masse salariale étatique dont une grande partie n’est jamais au contact du malade.

Il y a un an ce délai d’attente pour une IRM était en moyenne de 30 jours ; l’aggravation constatée est inédite depuis que cette évaluation annuelle est réalisée.

Ces délais ont-ils des conséquences ? Évidemment ! Un exemple très simple : une étude vient de montrer que chez les femmes ayant un très grand risque de cancer du sein (porteuses de mutation BRCA1/2), réaliser un suivi par IRM permet de détecter plus précocement ces cancers (. La France est le pays d’Europe qui possède le plus petit parc d’IRM au regard de sa population, 1 IRM pour 100 000 habitants (le double en Allemagne, le triple en Norvège) : la France se situe dorénavant au niveau de la Turquie! Ce type de dépistage du cancer sein chez les femmes très à risque ne pourra donc jamais être mis en place en France.

Par ailleurs, ce chiffre répond à d’autres : le plan cancer exige que n’importe quel français puisse avoir accès à un IRM dans les 20 jours qui suivent une suspicion de cancer, pathologie avec laquelle on évite de trainer : il en faut donc au minimum 38. Il est donc impossible en France d’avoir une IRM en 20 jours et pourtant les auteurs de ce dernier plan cancer avaient pris la sage précaution de rallonger le délai qui était fixé à 15 jours dans le plan cancer antérieur (évidemment, on ne vous l’avait pas dit!).

Si nous entrons dans le détail, la disparité entre français est flagrante et même se creuse en complète opposition avec le discourt politique : Pas une seule région dans laquelle le cancer est un des plus grands tueurs n’est capable de proposer un IRM à sa population en moins de 30 jours (sauf le Nord-Pas-de-Calais, 26 jours) : Il faudra à un malade en sursis, 58 jours d’attente en l’Alsace (+26% d’augmentation du délai entre 2013 et 2014) , 65 jours d’attente en Basse-Normandie (+30% de temps d’attente), 55 jours en Bretagne (+38%), 53 jours dans le Centre (+32%), 80 jours en Corse (+128% !!), 50 jours en Lorraine (+39%), 55 jours dans les Pays-de-la-Loire (+22%) ou encore 51 jours en Poitou-Charentes (+75%).

Pour le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte-D’azur, les délais sont stables avec respectivement 25,8 jours, 32,7 jours et 30,1 jours d’attente

Pour satisfaire les besoins de la population, il faudrait installer 150 IRM supplémentaires chaque année. Même les soit-disant économies réalisées avec les génériques ne permettent pas de nous payer des IRM. Comme il est impensable d’accroitre les prélèvements destinés à la santé des Français qui culminent déjà en comparaison aux autres pays Européens où les populations sont mieux soignées, il est prioritaire de réduire la masse salariale non soignante et de moderniser le parc d’imagerie. 

Source

Imagerie santé avenir (ISA), association de professionnels de l’imagerie médicale
Etude 2014

Crédit PhotoCreative Commons by gadl

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