lundi 14 novembre 2016

Docbuzz

Retrouvez Docbuzz sur Twitter

Docbuzz est aussi sur Facebook

Les produits chimiques retrouvés dans les cosmétiques provoquent des pubertés précoces chez les jeunes filles

Sur les 50 dernières années, une tendance à une précocité de l’âge de la puberté a été constatée chez les jeunes filles, avec les conséquences qu’entraînent une telle maturation précoce, incluant augmentation des risques de cancer et de diabète. Une exposition à des agents chimiques présents dans l’environnement pourrait jouer un rôle. Les agents chimiques ayant une action comparable à celle de l’oestradiol (oestrogène) sont les phénols, tels que le bisphénol A, qui a déjà montré qu’il entraînait des pubertés précoces chez les animaux, les phytoestrogènes et les phtalates. Cette étude du Centre de Recherche sur l’Environnement et le Cancer du Sein, un organisme américain crée par le NIEHS (National Institute of Environmental Health Sciences) et le NIC (National Institutes of Health) a été réalisée par des médecins, des épidémiologistes appartenant soit aux plus plus grandes universités américaines en association avec des organismes gouvernementaux tel que le Center for Disease Controle (CDC) d’Atlanta, l’organisme  chargé de détecter toutes les émergences épidémiques sur le territoire américain ou dans le monde. Elle est destinée à élucider l’influence de certains agents chimiques retrouvés dans l’environnement, sur un risque de puberté précoce chez les jeunes filles.

Les scientifiques ont donc recruté  1239 filles de 6 à 8 ans dans les années 2004 à 2007, qu’ils ont suivi année après année. En plus d’un questionnaires complet, un examen et un suivi clinique étaient réalisés ainsi que des prélèvements urinaires afin de doser une éventuelle contamination par les phénols (7 différents), les phtalates (9 différents) et les phytoestrogènes (3 différents). La survenue des signes cliniques de la puberté était régulièrement côtée : apparition et extension des poils pubiens (5 stades) et maturation de la poitrine (5 stades).

Des agents chimiques ont été retrouvés dans presque tous les prélèvements urinaires : les phénols <100 ug/L et les phtalates et phytoestrogènes >400 ug/L, c’est à dire à des concentrations pouvant avoir une répercussion clinique. Le source de contamination dérive de l’utilisation de produits de soins, de produits d’entretien de la maison, de sources alimentaires, la contamination ayant lieu par ingestion, inhalation ou à travers la peau après application (crèmes, champoings, savons…).

L’étude retrouve que des expositions à des niveaux élevés de phtalates et de phytoestrogènes sont fortement associées avec une maturation précoce de la poitrine et du développement des poils pubiens. Un des phénols, 2 phytoestrogènes et plusieurs phtalates, ceux utilisés dans la fabrication des plastiques retardaient la puberté, agissant comme des perturbateurs endocriniens.

Cette étude démontre que les phtalates présents dans les produits de soins et de beauté sont impliqués dans la survenue d’une puberté précoce chez les jeunes filles, caractérisée par une maturation précoce de la poitrine et du développement des poils pubiens. Ces produits chimiques contaminent les jeunes filles à partir de l’utilisation de vernis à ongles, de cosmétiques, de parfums, et de shampoings, où ils “transportent” la fragrance. D’autres proviennent des emballages plastiques dans lesquels ils sont utilisés pour accroître la résistance  où dans le produit même où ils sont utilisés comme retardant pour un effet plus durable (effet “24 heures”).

Dans une communiqué de presse, le premier auteur de l’article, le Professeur Mary Wolff, Professeur de médecine au Mount Sinaï Hospital, insiste : “Nous croyons qu’il existe certaines périodes de vulnérabilité dans le développement des glandes mammaires, et l’exposition à ces produits chimiques pourrait influencer le risque de cancer du sein à l’âge adulte“.

Source

Investigation of Relationships between Urinary Biomarkers of Phytoestrogens, Phthalates, and Phenols and Pubertal Stages in Girls
Mary S. Wolff, Susan L. Teitelbaum, Susan M. Pinney, Gayle Windham, Laura Liao, Frank Biro, Lawrence H. Kushi, Chris Erdmann, Robert A. Hiatt, Michael E. Rybak, Antonia M. Calafat
ENVIRONMENTAL HEALTH PERSPECTIVES Online 22 March 2010

Exposure to Three Classes of Common Chemicals May Affect Female Development
NEW YORK, NY, Mont Sinaî School, communiqué de presse

Crédit Photo Creative Commons by Roberto Rizzato ►pix jockey◄ Facebook resident

Articles sur le même sujet