Des chercheurs de l’UCLA, l’université Californienne de Los Angeles, rapportent avoir découvert une technique simple et non invasive pouvant offrir aux cliniciens un signal d’alerte du risque suicidaire chez les patients déprimés. Cette découverte est importante parce que, en début de traitement, certains antidépresseurs peuvent aggraver ce risque.
Dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica, Aimee Hunter et ses collègues expliquent qu’en utilisant un électroencéphalogramme, un appareil mesurant l’activité électrique du cerveau, il est possible d’observer une diminution aiguë de l’activité cérébrale dans une partie spécifique du cerveau chez les patients à risque suicidaire.
Les scientifiques ont traité 72 patients présentant une dépression sévère avec des antidépresseurs ou un placebo. Chez 37 patients recevant un antidépresseur, 5 avaient une aggravation des pensées suicidaires. Et justement, à l’électroencéphalogramme, ces 5 patients avaient, à la différence des autres, une chute de l’activité cérébrale de la partie médiane et frontale droite du cerveau, les aires cérébrales contrôlant les émotions. Cette anomalie électrique est apparue 48 heures après la mise en route du traitement antidépresseur.
Chez les patients sous placebo, Cette anomalie a été retrouvée chez 8 patients mais sans que cela soit corrélé avec les signes cliniques d’une aggravation des pensées suicidaires.
Ces résultats suggèrent qu’il serait possible, en associant score clinique et électroencéphalogramme, de détecter les patients chez qui les antidépresseurs peuvent aggraver le risque suicidaire.
Source
Brain functional changes (QEEG cordance) and worsening suicidal ideation and mood symptoms during antidepressant treatment
A. M. Hunter, A. F. Leuchter, I. A. Cook, M. Abrams
Acta Psychiatrica Scandinavica, 2010
Crédit Photo Creative Commons by fabbriciuse
Tweet it Delicious Facebook