mardi 24 mars 2015

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Accidents de la route, un génocide annuel : 1,2 millions de morts et 50 millions de blessés par an dans le monde

Accident sur la RN20 à Montlhéry (Essonne), où les élus pourraient avec succès appliquer les recommandations des Nations-Unies

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publie un rapport accablant sur la sécurité routière dans les pays en développement comme dans les pays occidentaux. Les accidents de la route causent 1, 2 millions de mort par an et provoque 50 millions de blessés, soit presque la population de la France en 1 an! La moitié des décédés et des accidentés sont des piétons ou des conducteurs de 2 roues. Et il est prévu une augmentation de 40% des décès entre maintenant et 2030, majoritairement par une augmentation des collisions entre automobiles.

Les auteurs des deux études présentées ici, expliquent comment les responsables politiques pourraient éviter une telle augmentation des décès. Cela ne pourra être fait qu’en associant différentes préventions : maintenir les routes en bon état, réduire les vitesses autorisées, entretenir le parc automobile, interdire totalement toute consommation de drogue ou d’alcool pour les conducteurs, prévoir des routes avec des zones protégées réservées aux piétons et des zones réservées aux deux roues, proposer des alternatives efficaces aux véhicules.

Le chemin à faire reste long. Prenons l’exemple de la Route Nationale 20 aux portes de Paris et qui traverse l’Essonne : six voies d’un goudron vieux de 40 ans, aux abords défoncés, sans piste cyclables, sans protection pour les piétons et une vitesse toujours autorisée à 70 Km/h en y compris lorsque cette voie traverse des centres villes.

L’OMS ne se trompe pas, les responsables politiques ont du retard à rattraper…L’organisation des Nations Unis a même pris une résolution le 31 mars 2008. Lord George Robertson déclara à cette occasion : ‘‘Cette résolution peut marquer le moment où la communauté mondiale voyant les souffrances, les chagrins et les coûts des accidents de la route, à décidé d’y mettre un terme. Nous avons les outils pour le faire, nous avons le savoir, et nous avons les moyens. Ce qu’il nous reste à faire est d’agir”.

La première étude a tenté, à travers des simulations de collisions et une analyse des banques de données de 10 941 accidents, d’évaluer si le poids du conducteur (Indice de Masse Corporel) était un facteur de risque supplémentaire à prendre en compte. L’analyse des accidents a montré que les hommes avaient en moyenne un  IMC supérieur à celui des femmes. Lors des accidents, plus de femmes que d’hommes avaient des passagers, conduisaient des voitures plus récentes, portaient une ceinture de sécurité et avaient été protégés par des airbags. Mais les hommes conduisaient plus rapidement, étaient plus souvent sous l’emprise de l’alcool, et leurs voitures faisaient plus souvent des tonneaux au moment de l’accident. L’analyses des accidents montre que les conducteurs obèses ont un risque plus élevé que les conductrices obèses ou même que les conducteurs non obèses, de blessures au thorax, à la tête, à la face et à la colonne vertébrale. Ces blessures sont aussi souvent plus graves chez le conducteur obèse. Ainsi, l’obésité est un facteur de risque maintenant à prendre en compte dans l’évaluation du risque au cours d’un accident.

La seconde étude s’est intéressée aux utilisateurs vulnérables de la route : Les conducteurs de 2 roues, les piétons sont extrêmement vulnérables. Ils comptent pour le plus grand nombre de victimes de la route dans les pays en voie de développement. 70% des morts sur les routes en Thaïlande étaient conducteurs de 2 roues. 42% des victimes décédés d’un accident de la route à Delhi en Inde sont des piétons. Mais le danger n’existe pas seulement dans ces pays. En France par exemple, alors que la loi a été renforcée, entraînant un réduction de 16% des décès des utilisateurs de véhicules entre 1997 et 2007, dans le même temps les décès des piétons et des cyclistes a elle augmenté de 25%!! Réduire la vitesse dans les zones densément peuplées, c’est à dire en ville, est le moyen le plus efficace et la plus accessible pour réduire les collisions. L’alcool au volant est l’autre cause majeure d’accidents. Un démarreur connecté à un détecteur d’alcoolémie est un outil utile. La visibilité doit être privilégiée : aux Etats Unis, 67% de tous les accidents fatals tuant un piéton ont lieu la nuit. Le port d’un casque réduit les blessures fatales de 42%, pourtant ce port du casque est encore rare dans les pays en voie de développement. Pour réduire les accidents des deux roues, le bon entretien des routes est nécessaire tout comme une réflexion vis à vis de tous les dispositifs souvent hasardeux disposés sur les côtés des routes. Les cyclistes, les piétons et les automobiles doivent évoluer au sein d’espaces différents sur une route.

Document des Nations Unies pour les responsables politiques, relatifs à la prévention des accidents de la route.  Quand on a le pouvoir, il faut agir.

- Ceinture de sécurité et protection des enfants : ne pas porter sa ceinture de sécurité est un facteur de risque de décès sur les routes.

- Contrôler la vitesse sur les routes : Nos responsables comprendrons que la vitesse a été identifiée comme un facteur de risque des accidents de la route, influençant non seulement le nombre d’accidents mais aussi leur gravité. Par exemple, un piétons a 90% de chance de survie s’il n’est heurté qu’à 30 km/h, mais moins de 50% de chance de survivre à l’impact s’il est heurté à 45 km/h.

- Le port du casque : Ce manuel apporte des conseil à ceux qui sont responsables des routes pour favoriser le port du casque chez les conducteurs de 2 roues.

– Boire et conduire : Comment mettre en place un programme avec des groupes de travail et ensuite l’évaluer.

Sources

Preventing Road Deaths — Time for Data
The PLoS Medicine Editors
PLoS Medicine, 2010; 7 (3): e1000257

BMI and Risk of Serious Upper Body Injury Following Motor Vehicle Crashes: Concordance of Real-World and Computer-Simulated Observations
Zhu S, Kim J-E, Ma X, Shih A, Laud PW, et al
PLoS Medicine, 2010; 7 (3)

Protecting Vulnerable Road Users from Injury
Constant A, Lagarde E.
PLoS Medicine, 2010; 7 (3): e1000228

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