jeudi 18 août 2016

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Pour réduire les démences, il faut lutter contre le diabète, la dépression et les maladies cardiovasculaires

Même si les causes et les mécanismes exactes de la survenue d’une démence n’ont pas été clairement mis à jour, plusieurs facteurs de risque en favorisant la survenue ont été clairement identifiés. Et le nombre des démences va croître de manière considérable dans les prochaines années : selon les projections de 100% entre 2001 et 2020 dans les pays développés et d’environ 300% en Chine et en Inde. Les quelques traitements actuellement disponibles ne traitent pas la pathologie mais en prolonge la durée, accroissant d’autant le nombre de malades. Ainsi, s’il était possible de retarder ne serait-ce que de quelques années l’apparition de la maladie chez un certain pourcentage de patients, cela aurait un impact favorable en termes de santé publique.

Une équipe Française de l’INSERM de Montpellier, dirigée par K Ritchie, en collaboration avec le St Mary Hospital de Londres ont évalué le bénéfice qui pourrait être retiré si les facteurs de risque modifiables aujourd’hui identifiés étaient plus sérieusement combattus.

Les facteurs de risque modifiables sont le niveau d’éducation, un haut niveau d’éducation étant protecteur, une « réserve neuronale » semblant capable de retarder la survenue des premiers signes. Les maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension, un accident vasculaire cérébral, une maladie cardiaque, un diabète, une homocystéine ou un cholestérol élevé dans le sang, sont des facteurs aggravants.

On trouve encore comme facteur de risque aggravant chez les porteur du gène Apo E, un gène dont la présence augmente de 20 à 50% le risque de démence, une dépression, des exposition répétée au virus de l’herpès, ou un asthme.

L’utilisation chronique de certains médicament s’est révélée protectrice comme un traitement hormonal substitutif lors de la ménopause, l’utilisation d’anti-inflammatoires. En revanche les anticholinergiques augmentent le risque de démence.

Les facteurs environnementaux ont également leur importance. Mener des activités stimulantes intellectuellement en combinaison avec une vie sociale riche retardent la survenue d’une démence. De même le régime méditerranéen, grâce aux poissons et aux légumes réduit le risque d’Alzheimer. L’alcool est protecteur chez les porteurs du gène Apo E.

1433 participants à l’étude, d’âge moyen 72,5 ans ont été recrutés entre 1999 et 2001 à Montpellier. Après avoir eu une consultation en neurologie à leur inclusion afin d’évaluer entre autres leur fonction cognitive (démence, prédémence, absence de démence). Ils ont été revus à 2, 4 et 7 années.  Des interviews ont permis de dresser un bilan exhaustifs de tous les facteurs de risques modifiables déjà énumérés.

L’étude montre qu’améliorer les capacités intellectuelles (intelligence, activité intellectuelle, exposition à la culture) permet de réduire de –18% le risque de démence. Eviter une dépression réduit de –10% le risquue de démence. Eliminer la dépression plus le diabète en améliorant la consommation de fruits et de légumes la réduit encore de -20%.

En l’absence de traitement curatif, des programmes de santé publiques devrait favoriser la lutte contre ces facteurs de risque afin de réduire l’incidence de la démencee. A travers un prohramme d’intervention au sein de la population générale.

Source

Designing prevention programmes to reduce incidence of demencia : prospective cohort study and modifiable risk factors
K Ritchie, I Carrière, C W Ritchie, C Berr, S Artero, M-L Ancelin
BMJ 2010;341:c3885

Crédit Photo Creative Commons by McBeth

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