Mercredi 6 avril 2011
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Les prions sont contaminants par voie aérienne

Les prions sont contaminants par voie aérienne et peuvent de cette manière transmettre la maladie de la vache folle aux troupeaux ou la maladie de Creutzfeldt-Jakob aux êtres humains, suggère une étude menée par des chercheurs de l’université de Zurich et de Tübingen.

Jusqu’à présent, c’est une alimentation contaminée qui était principalement suspectée dans la contamination animale (280 000 animaux abattus) et humaine. L’injection de produits contaminés telle que l’hormone de croissance a également transmis la maladie, comme des instruments de chirurgie contaminés ou des transfusions sanguines. Une contamination par voie aérienne n’avait jamais été suspectée et doit faire prendre rapidement des mesure de précaution.

Si encore peu d’êtres humains ont été contaminés à ce jour, la maladie ne fait cependant que s’étendre d’année après années. Les conséquences d’une infection à prions sont aujourd’hui irréversibles et sans aucune thérapeutique. Les prions envahissent progressivement les cellules cérébrales détruisant petit à petit le langage, les mouvements, la pensée et obturant la conscience. Une fois la maladie déclarée chez l’homme, la survie est en moyenne d’une année.

Le Professeur Adriano Aguzzi à la tête de l’équipe de chercheurs des universités de Zurich et Tübingen vient de révéler l’existence de cette contamination aérienne. Pour apporter le démonstration d’une telle hypothèse, des souris ont été soumises à un flux aérien de prions. De manière assez inattendue, l’inhalation des prions a induit la maladie avec une effrayante efficacité; seulement quelques minutes d’exposition au flux d’air contenant des prions a infecté 100% des souris, ainsi que le publie le Pr Adriano Aguzzi dans la revue médicale ”PLoS Pathogens.” Plus l’exposition a été longue, plus court est le temps d’incubation et plus rapide est le développement de la maladie qui n’attend pas des années pour se déclarer. L’ensemble des résultats de cette étude contredit totalement tout ce qui était imaginé concernant les prions.

La voie aérienne permet en effet aux prions d’éviter la barrière gastrique où ils sont habituellement détruits. Pénétrant par les voies aériennes ou les voies ophtalmiques, ils ont la capacité de gagner rapidement le cerveau, dépourvu de toute défense immunitaire, et de s’y multiplier rapidement.

Des mesures de précaution contre les infections à prions doivent être prises dans les laboratoires scientifiques travaillant sur ces pathogènes, dans les abattoirs et les élevages animaliers.  Le personnel soignant ou la famille de patients atteints par une maladie à prion ne semblent pas courir de risque, les patients atteints n’exhalant pas de prion selon le Pr Aguzzi.

Source

Aerosols Transmit Prions to Immunocompetent and Immunodeficient Mice
Johannes Haybaeck, Mathias Heikenwalder, Britta Klevenz, Petra Schwarz, Ilan Margalith, Claire Bridel, Kirsten Mertz, Elizabeta Zirdum, Benjamin Petsch, Thomas J. Fuchs, Lothar Stitz, Adriano Aguzzi.
PLoS Pathogens, 2011; 7 (1): e1001257 DOI:10.1371/journal.ppat.1001257

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