Lundi 15 juillet 2013
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Les médias de masse et le conditionnement de la peur entrainent des syndromes de stress post-traumatiques chez certains téléspectateurs

Le traumatisme de masse est assez répandu, en tout cas aux Etats-Unis ou 15% des femmes et 19% des hommes disent y à voir été directement exposés au cours de leur existence.

Depuis l’émergence des l’informations télévisée délivrée 24h sur 24h, l’exposition de toute la population à la violence de masse ou aux désastres naturels est massive. Si l’exposition à des faits traumatisant est capable de produire des troubles psychologiques ou psychiatriques, le Stress Post Traumatique est le trouble le plus fréquemment retrouvé. Le stress post traumatique est unique au sein des troubles psychiatriques puisqu’il nécessite une exposition et le déclenchement d’un puissant sentiment de peur face à cette exposition traumatisante.

Les symptômes accompagnant ce stress post traumatiques peuvent être des cauchemars, une hypersensibilité, un évitement des situations pouvant rappeler le traumatisme, de sévères troubles psychosociaux et même des idées suicidaires pouvant conduire à un passage à l’acte.

L’attaque du 11 septembre,  a été suivie par une grande avancée de la recherche sur la santé mentale à la suite du traumatisme subit par la population. Par exemple, 12% des personnes directement exposées à l’événement tels que les sauveteurs ou les pompiers survivants souffraient d’un stress post-traumatique 2 à 3 ans après : 5 ans après, ils étaient 19%. Au sein de la population générale, par exemple celle de la ville de NY, 7,5% de la population de la ville souffrait de stress post-traumatique 1 mois après l’attaque, puis ce chiffre s’est abaissé lentement pour atteindre 1,7% à 4 mois et 0,7% à 6 mois. Certaines études ont évalué l’exposition à travers la télévision et la survenue de stress post traumatique. Une première étude publiée dans la revue JAMA en 2002 a retrouvé dans les mois qui ont suivi l’attaque un accroissement des cas de stress post-traumatique chez ceux ayant suivi les évènements du 11 septembre à la télévision. Ces résultats étaient comparables à ceux mené chez des israéliens du sud d’Israël exposés à des attaques de missiles venant de la bande de gaza : Au cœur de l’évènement 20% présentaient un stress post-traumatique, puis ce chiffre déclinait.

Le point de départ du stress post-traumatique est la naissance d’une peur alimentée par un stress constant sur fond de guerre contre le terrorisme et de craintes d’attentats. répétée à longueur de journée. Une autre possibilité est qu’un acte traumatisant comme le11 septembre agisse comme un facteur déclenchant sur une population particulièrement fragile ou qui a déjà subi un traumatisme envahissant. Une étude réalisée chez des New Yorkais n’habitant pas dans la zone du World Trade Center est en faveur de cette hypothèse. Un an après les attaques, l’exposition indirecte comme par le biais des médias n’était pas associée à une augmentation du nombre de stress post traumatique sauf chez ceux et celles qui avaient déjà un tel antécédent.

A l’heure actuelle, nous savons d’après les études épidémiologiques qu’un événement traumatisant diffusé largement par les médias de masse aura un impact immédiat important en terme de stress post-traumatiques, un impact qui semble se réduire rapidement sauf pour ceux qui sont particulièrement fragiles. Que deviennent ces personnes devenues à risque? Quel sera leur suivi clinique ?

Il est illusoire d’espérer que les médias de masse ne continuent pas d’utiliser la surenchères médiatique pour accroitre leur audience. Il serait donc important que de prochaines études identifient et suivent les téléspectateurs les plus fragiles, victimes indirectes d’un événement traumatisant, mais victime directe des médias de masse.

 Source

Understanding the mental Health effects of indirect exposure to mass trauma thought the media
Yuval Neria, Gregory M. Sullivan
JAMA.Published online September 8, 2011.

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