Jeudi 26 septembre 2013
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Faire un don de 7 euros est plus efficace que de donner ses vieilles paires de lunettes

En France, la Fondation Krys, et d’autres dans d’autres pays, mènent une action marketing dénommée “Action 100 000 lunettes” dont le but est de recueillir vos vieilles lunettes et de les envoyer dans un pays pauvre, si possible en faisant évidemment parler au maximum de la marque bienfaitrice (Twitter, Facebook, sites internet..). D’autres associations le font bénévolement et sans bruit publicitaire. Mais même si cela part d’une idée qui n’est pas totalement innocente, au moins est-ce efficace? Non, selon une étude publiée dans la revue Optometry and Vision Science, intitulée “Le coût réel des lunettes recyclées”.

Donner ses vieilles paires de lunettes usagées, abimées, et rayées à des pays pauvres peut donc satisfaire l’égo des donateurs et les plans marketing d’une marque mais il serait plus efficace toujours selon cette étude, de faire un don en espèces de 10 dollars (environ 7 euros).

L’étude, menée par des scientifiques australiens, démontre qu’en fait seulement 7% d’un échantillon de 275 paires de lunettes récoltées sont réellement réutilisables. Les autres sont soit trop endommagées, soit ont des verres trop particuliers. Donc sur 275 dons de lunettes, 255 partent directement à la poubelle.

Les scientifiques ont calculés que pour offrir finalement une seule de ces 20 paires sauvées sur 275 il aura fallut débourser 20 dollars en tri, nettoyage, acheminement, conditionnement, etc. Ce coût de 20 dollars pour une seule paire de lunettes est à comparer avec le coût d’un examen ophtalmologique et d’une paire de lunette neuve disponibles dans ces mêmes pays pauvres pour une somme de 10 dollars seulement. En plus, il a été noté selon les auteurs que les personnes à qui ces lunettes sont données les refusent souvent, les trouvant rebutantes, sales, démodées ou conçu pour le sexe opposé : ce n’est pas par ce que l’on est pauvre et dans le besoin que l’on accepte n’importe quoi.

Alors, plutôt que d’offrir gracieusement nos déchets usagées, ne vaudrait-il pas mieux faire un don aux associations qui sauront bien l’utiliser? Et rejeter ce marketing dénaturé des marques qui utilisent la misère pour se donner une image de bon samaritain?

Source

Real Cost of Recycled Spectacles
Wilson, David A; Cronjé, Sonja; Frick, Kevin; Holden, Brien A
Optometry & Vision Science: March 2012 – Volume 89 – Issue 3 – p 304–309

Crédit Photo Creative Commons by

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