Samedi 30 juin 2012
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Même si elle s’arrêtait totalement demain, la contamination par le bisphénol A pourrait encore avoir des conséquences sur nos arrières-petits enfants

Même interdit, même totalement disparu de la planète, ce qui est une utopie, tellement la contamination de l’écosystème est grande, le bisphénol A continuerait ses effets pendant au moins sur 4 générations, démontre une étude menée chez l’animal par les scientifiques de l’université de Virginie dont les travaux sont publiés dans la revue Endocrinology.

Des études précédentes avaient déjà démontré la capacité du bisphénol A à contaminer le fœtus (voir article Docbuzz). Cette nouvelle étude démontre que le fœtus du fœtus du fœtus subira encore les conséquences de la contamination de la première génération, et cela même sans aucune nouvelle contamination extérieure. Certes, l’étude a été menée chez la souris, mais il est fort probable que la démonstration de cette effet trangénérationelle du bisphénol A soit identique chez tous les mammifères sensibles au bisphénol A et l’être humain est l’un d’entre eux.

Pour l’instant, le Bisphénol A est un composé chimique qui continue d’être produit à des millions de tonnes chaque année par l’industrie du plastique et est très largement utilisé dans nombre de produits manufacturés. La très grande majorité de la race humaine est contaminée : aux Etats-Unis les estimations de contamination de la population atteignent 88%, autrement dit tout le monde. Il en est de même en Europe. L’étude pilote Elfe menée en France avait déterminé que 90% des femmes enceintes étaient contaminées par le bisphénol A. Une autre étude menée aux États-Unis établissait que 96% des femmes enceintes étaient contaminées par le bisphénol A (voir article Docbuzz).

Les scientifiques de Virginie ont travaillé avec deux groupes de souris en gestation. Un des deux groupes a absorbé 20 microgrammes de bisphénol A par jour. Pas le second. Le bisphénol A perturbe les équilibres hormonaux chez l’animal et chez l’homme et est soupçonné dans la survenue de nombreux troubles et pathologies. Les souriceaux nés du premier groupe ont présenté rapidement de nets troubles du comportement, qu’il s’agisse de leur capacité à réaliser les activités communes de leur espèce (exploration, déplacement..) ou de leur capacité d’intégration sociale (relation avec les congénères, attraction mâle-femelle). Ces anomalies touchaient les deux sexes.

Si les troubles comportementaux se modifient, ils persistent jusqu’à la quatrième génération chez les descendants du premier groupe ayant ingéré du bisphénol A. Les scientifiques ont encore étayé ces résultats en sacrifiant certains animaux afin d’évaluer l’expression des gènes codant pour les hormones influant le comportement social, l’ocytocine et la vasopressine. Les cerveaux des embryons exposés au bisphénol A (seconde génération) avaient un niveau de transcription génétique réduit pour plusieurs récepteurs ostrogéniques, pour l’ocytocine et la vasopressine, en comparaison aux embryons non exposés au bisphénol A. la diminution de l’expression pour la vasopressine persistait jusqu’à la quatrième génération, de même pour l’ocytocine mais uniquement chez les mâles.

Nous démontrons ici que le Bisphénol A produit une altération transgénérationelle des gènes et du comportement” écrivent les auteurs. 

Le projet de loi déposé à l’Assemblée Nationale en France en 2011 et visant à proscrire la fabrication l’utilisation et l’importation du bisphénol A de tous les contenants alimentaires, devrait intervenir en 2014. Si cette interdiction est un premier pas, elle ne protégera ni les être humains ni les écosystèmes du bisphénol A. . 

Source

Gestational Exposure to Bisphenol A Produces Transgenerational Changes in Behaviors and Gene Expression
Jennifer T. Wolstenholme,Michelle Edwards,Savera R. J. Shetty,Jessica D. Gatewood,Julia A. Taylor,Emilie F. Rissman, Jessica J. Connelly
Endocrinology June 15, 2012en.2012-1195

Crédit Photo Creative Commons by  Michael Connell

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