Samedi 18 mai 2013
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Réduire la pollution réduit la mortalité

Il existe dorénavant de nombreuses études montrant les effets dramatiques de la pollution sur la santé humaine mais encore très peu montrant les bénéfices d’une réduction de cette pollution. Les études existantes démontrent cependant déjà que, réduire la pollution réduit les symptômes respiratoires, réduit la mortalité humaine et la prématurité. Des scientifiques australiens ont évalué l’impact d’une réduction de la pollution au sein d’une île située au sud du continent australien, et en particulier de sa ville principale, Launceston. Les conditions géographiques de cette ville en font un endroit où la dispersion des polluants se fait mal. Au cours des années 1980-1990, de nombreuses habitations se sont équipées de poêles à bois pour se chauffer, une proportion atteignant 66% des habitations de cette ville de 70 0000 habitants. L’hiver, 85% des émissions polluantes retrouvées dans l’air provenaient de ces chauffages au bois. Devant l’accroissement de la pollution, dès 1991, les autorités de la ville ont décidé de réagir. La pollution et en particulier le type de particules polluantes (PM10, PM2,5) étaient suivis rigoureusement. Parallèlement, des groupes de population étaient sélectionnés pour être suivis médicament et, avec eux, l’impact sanitaire de la pollution : 67 000 habitants de Launceston et 148 000 à Hobart ont été inclus dans l’étude. Hobart était une ville « contrôle » dans laquelle aucune intervention particulière sur la pollution n’était menée.

Dès le début des années 1990, de grands projets ont permis d’augmenter la part de la fourniture d’énergie d’origine hydroélectrique. Des mesures financières incitatives ont été proposées aux habitants pour cesser d’utiliser le bois comme source énergétique. Ces différentes mesures ont permis de réduire à 30% le nombre des habitations chauffées au bois, contre 66% auparavant.

Au cours de la période analysée, la pollution de l’air a été significativement réduite, en particulier les PM10. Cette réduction de la pollution a entrainé une réduction majeure de la mortalité en particulier chez les hommes de -11,4%, une réduction de la mortalité cardiovasculaire de -18% et une réduction de presque -23% de la mortalité respiratoire.

Si les scientifiques restreignent les analyses aux mois d’hiver, la mortalité cardiovasculaire chutait de presque -20%, et la mortalité respiratoire de -30% sur ces périodes de plus forte pollution. En comparaison, sur cette même période, il n’y eu aucune modification de la mortalité dans la ville d’Hobart, démontrant que les bénéfices sanitaires obtenue à Launceston étaient bien liés aux efforts des responsables locaux pour réduire la pollution.

Ainsi réduire la pollution sauve des vies. Ne rien faire en revanche, condamne, par l’inaction des responsables et des élus locaux, un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants à des troubles respiratoires, à des troubles cardiaques à une prématurité, et/ou  à une mort plus précoce.

Source

Evaluation of interventions to reduce air pollution from biomass smoke on mortality in Launceston, Australia: retrospective analysis of daily mortality, 1994-2007
Fay H Johnston, Ivan C Haniga, Sarah B Henderson, Geoffrey G Morgan
BMJ 2013;345:e8446 doi

CRédit Photo Creative Commons by  bob august

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