lundi 18 avril 2016

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Première estimation du coût humain et financier de la pollution de l’air en France

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Le coût humain de la pollution est lourd, mais reste toujours mal estimé. Et il s’aggrave d’année en année, la lutte contre la pollution étant largement insuffisante. En conséquence, asthmes infantiles, cancers des voies respiratoires, ou bronchites chroniques continuent de croitre et bien sûr de peser sur les comptes de la sécurité sociale.

La pollution est responsable par exemple de 400 000 à 1 400 000 cas d’asthme soit jusqu’à 35% des patients touchés par cette affection, de 950 000 bronchites chroniques, de  39 500 broncho-pneumopathies, sans oublier de 4000 cancers des poumons. Rien que pour la bronchite chronique, 134 000 personnes nouvelles sont touchées chaque année, victimes de la pollution de l’air. Ces exemples ne tiennent compte que des pathologies pulmonaires. Car la pollution, et en particulier les microparticules expulsées par les véhicules diesels, provoquent de nombreuses pathologies cardiovasculaires, accidents vasculaires cérébraux ou infarctus, entrainant décès ou hospitalisations. On estime aujourd’hui que la pollution entraine plus de 33 000 hospitalisations par an. Sur les douze dernières années, les seules particules PM 10 et PM 2,5 ont tué 42 000 personnes en France, soit presque autant que les victimes de la route mais sans pour autant faire évoluer la prévention.

Le CGDD, le Commissariat général au développement durable, avance pour la première fois une estimation « minimaliste » du coût sanitaire de la pollution ; 1,7 milliards d’euros par an, une estimation qui ne tient pas compte de la prise en charge des malades par la médecine de ville, des examens complémentaires en dehors du circuit hospitalier, ni des suites de maladies sur plusieurs années particulièrement couteuses socialement et économiquement. Mais si l’ensemble des coûts sont pris en compte, c’est  dire les années de vie perdues (du fait d’une mortalité précoce), les arrêts de travail, la réduction des capacités productives, et l’impact des pathologies liées à la pollution sur la qualité de vie des malades, l’estimation du coût de la pollution atteint 20 à 30 milliards par an, le montant du déficit de la sécurité sociale.

Lutter contre la pollution aurait donc un bénéfice non seulement humain mais aussi économique. Encore faudrait-il s’y intéresser. A titre de comparaison, le tabac fait plus de 70 000 victimes chaque année en France, coûte plus de 18 milliards d’euros à la collectivité mais reste toujours en vente libre. Quand la France aura t-elle une politique de santé publique digne de ce nom?

Quelques effets sanitaires de quelques polluants de l’air :

• Une exposition au dioxyde d’azote peut provoquer une altération de la fonction respiratoire et une hyper réactivité bronchite chez l’asthmatique.
• Les particules (PM) sont impliquées dans des pathologies respiratoires et cardiovasculaires et sont suspectées d’être impliquées dans certaines formes de cancers.

• La nocivité de l’ozone se traduit par des irritations du nez, des yeux et de la gorge, une altération de la fonction pulmonaire, un essoufflement et de la toux.
• Le monoxyde de carbone peut entraîner des troubles respiratoires, des effets asphyxiants, des maux de tête et des troubles cardiaques.

• Les métaux lourds peuvent affecter le système nerveux, les fonctions rénales, hépatiques, respiratoires, etc.

Source

Pollution de l’air et santé : les maladies respiratoires et le coût pour le système de soin 
COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE n°176 octobre 2013

Quelles valeurs monétaires pour les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique ? Enjeux, limites et perspectives
Etudes & documents
COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE N°81 Avril 2013

Crédit Photo Creative Commons by Cory M. Grenier

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