L’exposition parentale à la pollution de l’air fait exploser le risque d’autisme chez l’enfant

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Alors que la France est plongée dans une nouvelle vague de pollution atmosphérique, la plus importante jamais enregistrée, une étude américaine apporte de nouvelles preuves de l’implication de ce type de pollution sur la survenue de l’autisme. Des scientifiques ont évalué les lien entre exposition parentale à la pollution et anomalies chez l’enfants : le résultat est explosif : toute augmentation de 1% de l’exposition des parents à la pollution atmosphérique augmente de 283% le risque d’autisme chez l’enfant.

L’autisme est une anomalie du développement cérébral qui début très tôt au cours du development de l’enfant, déjà vraisemblablement in utéro, mais dont les signes cliniques apparaissent clairement seulement aux alentours de 3 ans. Toutefois différentes techniques d’investigation ont démontré qu’un diagnostic très précoce était possible. Une des question parmi les plus importantes que se posent les parents et la communauté scientifiques, est de trouver la ou les causes de l’explosion du nombre d’enfants autistes. Au Etat-Unis par exemple, près d’un garçon sur 88 nait autiste désormais, contre 1 sur 150 il y a seulement 10 ans. L’autisme touche 5 fois plus de garçons que de filles.

Et si plusieurs études ont déjà incriminé la pollution atmosphérique comme facteur pourvoyeur de l’autisme, aucune n’avait la taille de cette nouvelle étude publiée dans le revue PLOS Computational Biology. Les scientifiques ont étudié les données de 100 millions d’assurés américains et ont utilisé les malformations de naissance retrouvées chez des nouveaux nés comme indicateur du niveau d’exposition à la pollution (la pollution créée effectivement des malformations de naissance). Ils ont ensuite recherché le nombre d’enfants souffrant d’autisme : « L’austisme apparait très fortement corrélé au taux de malformations génitales chez les enfants mâles. Cela donne une indication de la charge environnementale et l’effet est extrêmement fort » commente le premier auteur, Andrey Rzhetshy (Université de Chicago). En effet, l’étude met en évidence que pour chaque augmentation de 1% de l’exposition des femmes enceintes à la pollution atmosphérique créée par le trafic automobile ou les industries, le risque d’autisme augmente de 283%.

Les travaux précédents avaient essentiellement tenté de cerner une piste génétique. Cette étude démontre que la piste de la pollution atmosphérique doit dorénavant être plus profondément considérée comme un facteur dominant du risque d’autisme. Elle confirme par ailleurs une étude de cohorte publiée l’année dernière dans la revue Environmental Health Perspectives où 7603 enfants autistes avaient été chacun appariés à 10 enfants contrôles non autistes. L’analyse de leurs lieux d’habitation et l’évaluation locale de la pollution était parvenue à la conclusion que plus la pollution atmosphérique liée au trafic automobile était important, plus le risque d’autisme grandissait.

Cette nouvelle étude indique donc fortement aux pouvoirs publiques que la prévention de la pollution atmosphérique, déjà responsables de cancers du poumons, de maladies cardio-vasculaire (infarctus, insuffisance cardiaque) et de pathologies pulmonaires, ne doit plus être un vain mot et que le temps de l’action est arrivé. Il faut pour prévenir ces pathologies responsables d’une morbidité et d’une mortalité importante, réduire absolument cette pollution atmosphérique; cela doit devenir une priorité majeure de santé publique. Personne ne peut plus dire qu’il ne savait pas.

Sources

Environmental and State-Level Regulatory Factors Affect the Incidence of Autism and Intellectual Disability
Andrey Rzhetsky, Steven C. Bagley, Kanix Wang, Christopher S. Lyttle, Edwin H. Cook Jr, Russ B. Altman, Robert D. Gibbons
PLOS Computational BIOLOGY Published: March 13, 2014

Ambient Air Pollution and Autism in Los Angeles County, California
Tracy Ann Becerra, Michelle Wilhelm, Jørn Olsen, Myles Cockburn,  Beate Ritz
Environ Health Perspect; DOI:10.1289/ehp.1205827

4 thoughts on “L’exposition parentale à la pollution de l’air fait exploser le risque d’autisme chez l’enfant

  1. Ils y ont un peu fort s’appuyant sur les travaux qui lient malformation et pollution, ils démarrent leur raisonnement avec déjà une hypothèse et un groupe particulier. C’est pas très solide comme résultat.

    ils ont peut être simplement sélectionné des familles avec des défauts génétiques, justement les malformations sexuels qui touchent les mâles sont peut être lié à des mutations sur le chromosome Y, et c’est là aussi que sont les gènes qui favorise l’autisme.

    La piste n’est pas forcément mauvaise, mais à confirmer.. A oui la citation 39 est incohérente avec les conclusions des auteurs (hypothèse nule vérifié), c’est du gonflage de biblio

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