vendredi 6 février 2015

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Les erreurs médicales, 3ème cause de mortalité en France, 30 000 à 50 0000 morts par an?

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Le nombre de patients qui décèderaient suite à un accident médical  au cours d’une hospitalisation peut être estimé, en France, entre 30 000 et 50 000, estime le Lien, l’association de défense des droits des patients victimes d’accidents médicaux à partir des données de l’OMS.

Selon les données  rendues publiques par l’Organisation Mondiale de la Santé, à partir de données recueillies dans sept pays occidentaux, 30.000 à 40.000 personnes décèderaient des suites d’accidents médicaux en France chaque année. L’OMS estime même qu’un patient sur 300 décède d’une erreur médicale en France. Avec 15 millions d’hospitalisations en France en 2013, le nombre de décès pourrait ainsi avoisiner les 50.000, en faisant la troisième cause de mortalité du pays après les cancers et les maladies cardiovasculaires. 

Pourquoi aller chercher des données de OMS? Parce que le gouvernement actuel, comme les précédents, a toujours camouflé cette information, de peur peut-être qu’elle ne révèle trop brutalement l’état de l’hospitalisation et de la qualité médicale en France?

L’association appelle donc à la publication des chiffres sur la mortalité liée aux erreurs médicales en France. Il est vrai que la confirmation que 30 000 à 50 000 patients décèderaient des suites d’erreurs médicales nécessiterait une remise à plat profonde et totale de notre médecine qui ne pourrait alors qu’être jugée insuffisamment compétente. La mesure de l’insécurité des soins doit être évaluée estime en conséquence l’association.

Pour l’instant il reste important que, lors de chaque hospitalisation, les patients et leurs familles collectent régulièrement les données recueillies auprès des médecins et suivent précisément le dossier médical qui est accessible. En cas de complication, il ne faut plus hésiter à prendre un avocat. Cette judiciarisation de la vie médicale est la seule voie qui poussera pouvoirs publics et hospitaliers à s’améliorer d’autant plus que 50% de ces erreurs médicales seraient évitables.

En 2008, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu’il souhaitait rendre publics les indicateurs concernant la mortalité de chaque établissement de santé en France. Six ans plus tard, ces données restent prudemment camouflées et même les syndicats hospitaliers ne cherchent pas à les rendre public. Un décret rendent obligatoire la déclaration des événements indésirables graves et qui figure dans le Programme national de sécurité des patients, attend également depuis deux années d’être publié au journal officiel.

L’association le Lien tiendra ses cinquièmes états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients jeudi prochain à Paris. L’entrée est gratuite et ouverte à tous. Elle compte interpeller la ministre de la santé Marisol Touraine, qui se rendra à ces états généraux sur l’omerta de la France en matière d’accidents médicaux. 

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